Artérite des membres inférieurs
Comprendre
Introduction
L’artérite des membres inférieurs (encore appelée artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) ou artérite des membres inférieurs ou plus couramment artérite) est une maladie qui touche les artères de la jambe.
Pour bien comprendre l’artérite, il est important de savoir comment fonctionne le système cardiovasculaire et ce qu’est l’athérosclérose.
Comment fonctionne le système cardiovasculaire ?
Le système cardiovasculaire est constitué du cœur et des vaisseaux (les artères et les veines). Son rôle est de distribuer aux organes, par l’intermédiaire du sang, l'oxygène et les nutriments indispensables à leur vie, tout en éliminant leurs déchets.
Le cœur est un muscle creux situé dans la cage thoracique entre les 2 poumons. Il est constitué de 4 cavités (2 oreillettes et 2 ventricules).
Sa taille correspond à celle d’un poing serré, il pèse environ 300 g et pourtant son rôle est vital. C’est une véritable pompe qui assure la circulation sanguine via les vaisseaux dans tout le corps.
Pour pouvoir accomplir cet énorme travail de pompe, le cœur est irrigué en permanence par les artères coronaires (recouvrant le cœur comme une couronne, d’où leur nom) qui lui fournissent le sang nécessaire à son oxygénation.
Le coeur possède une particularité : il est capable de se contracter de façon automatique.
A chaque battement, le cœur propulse le sang et le fait circuler dans le réseau d’artères et de veines.
Les veines et les artères diffèrent avant tout par leur rôle dans la circulation sanguine :
- Les artères acheminent le sang riche en oxygène et nutriments essentiels provenant du cœur vers tous les organes,
- Les veines ramènent le sang pauvre en oxygène (et riche en gaz carbonique) des organes vers le cœur et les poumons.
La fréquence à laquelle le cœur bat pour pomper le sang dans tout le corps s'appelle le rythme cardiaque. Elle décrit le nombre de battements cardiaques par minute.
Au repos, à l’état normal, le cœur effectue 60 à 80 battements par minutes.
Lors d’un effort physique, la fréquence cardiaque va augmenter (puis se stabiliser) pour apporter un approvisionnement suffisant en oxygène et en nutriments aux muscles.
Qu’est-ce que l’athérosclérose ?
L’athérosclérose désigne la perte d’élasticité d’une artère due à l’accumulation de lipides (essentiellement cholestérol) formant une plaque d’athérome dans la paroi interne de l’artère.
Au fil des années, la plaque d’athérome peut s’épaissir conduisant à un rétrécissement du diamètre de l’artère, gênant alors le passage du sang et donc l’apport en oxygène. On parle de sténose. Cela peut aller jusqu’à l’obstruction du vaisseau par la formation d’un caillot (ou thrombus), on parle alors d’ischémie.
Bien que la majorité des plaques d’athérome soit stable, il se peut que l’une d’elles se fissure entraînant alors des conséquences dramatiques comme un infarctus du myocarde (crise cardiaque) ou un AVC.
La plaque d’athérome peut toucher toutes les artères du corps, mais principalement celles de gros et moyens calibres :
- L’aorte et les artères des membres ;
- Les carotides (artères situées au niveau du cou) ;
- Les artères coronaires (artères du cœur)
Les symptômes varient selon la localisation et le degré de rétrécissement de l’artère atteinte :
- Au niveau du cœur : un rétrécissement d’une artère coronaire pourra entraîner, au repos ou, à l’effort une douleur dans la poitrine appelée angor ; une obstruction ou occlusion liée à la formation d’un caillot sanguin pourra conduire à un infarctus du myocarde ;
- Au niveau du cerveau : une plaque d’athérome irrégulière ou un rétrécissement du diamètre d’une artère carotide pourra provoquer un Accident Ischémique Transitoire (AIT), ou à un stade plus avancé un Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
- Au niveau des membres : le rétrécissement ou l’occlusion d’une artère du membre inférieur (jambe) pourra entraîner une artérite.
L’athérosclérose, quelle que soit sa ou ses localisations, évolue lentement et de manière silencieuse.
Définition
L’artérite des membres inférieurs (jambes) est une maladie fréquente liée à un problème de circulation du sang dans les artères.
La maladie elle-même est causée par l'athérosclérose. Elle correspond à une obstruction partielle ou totale d’une (ou des) artère(s) des jambes due à des dépôts de cholestérol sur la paroi des vaisseaux. La circulation sanguine est alors perturbée, réduisant ainsi l’apport en oxygène aux muscles.
Symptômes
La grande majorité des patients atteints d’artérite ne présente aucun symptôme.
Les premiers symptômes apparaissent à l’effort et progressivement quand le rétrécissement du diamètre de l’artère atteinte gêne la circulation sanguine, causant une ischémie (arrêt ou insuffisance de la circulation sanguine) progressive des muscles (fesse, cuisse, mollet ou pied).
La maladie se manifeste d’abord par une douleur dans certains muscles de la jambe, ressemblant à une crampe musculaire. Habituellement, celle-ci survient à la marche et s’accentue peu à peu, obligeant la personne à s’arrêter. Elle disparaît en moins de 10 minutes au repos, pour réapparaître à la reprise de l’effort : on parle de claudication intermittente.
Puis des symptômes sont présents même au repos : une douleur ressemblant à une brûlure survient souvent au niveau du pied, après quelques minutes à quelques heures en position couchée (le plus souvent la nuit). Elle oblige la personne à se lever plusieurs fois par nuit. Elle résiste souvent aux médicaments pour la douleur et témoigne d’une aggravation de la maladie si elle persiste plusieurs jours.
À un stade plus sévère, l'artérite peut aussi causer :
- Un retard de cicatrisation d’éventuelles petites plaies ;
- L’apparition d’ulcères.
Enfin, en l’absence de traitement, une destruction (ou "nécrose" des tissus) peut se développer. Elle touche initialement les orteils, mais sans traitement dispensé à temps, elle s’étend parfois au pied, puis à la cheville.
L’artérite peut également être découverte lors d’une complication aiguë due à l’obstruction brutale de l’artère par un caillot de sang (thrombus). On parle alors d’ischémie aigüe des muscles de la jambe. Il s’agit alors d’une urgence médico-chirurgicale.
Évolution
La maladie artérielle périphérique ou artérite est une maladie évolutive. Dans les premiers temps, elle peut passer totalement inaperçue. Diagnostiquée tôt et avec un traitement bien conduit, l’artérite des membres inférieurs se stabilise. Les symptômes s’atténuent, et la qualité de vie au quotidien s’améliore.
Toutefois, des complications peuvent survenir :
- soit progressivement, en particulier si les facteurs de risque ne sont pas contrôlés. L’obstruction progressive des artères peut conduire à la gangrène. Cette dernière peut nécessiter une amputation si elle n’est pas prise en charge à temps.
- soit soudainement : par formation d’un caillot (thrombose) qui bouche l’artère et provoque une ischémie aigüe du membre. Il s’agit d’une urgence médico-chirurgicale
Facteurs de risque
L’évolution naturelle de la maladie artérielle périphérique n’est pas prévisible mais elle apparaît d’autant plus vite chez les personnes ayant des facteurs de risque, surtout s’ils sont nombreux.
Le diabète est, après le tabac, le grand facteur de risque de l'AOMI (prévalence de la maladie trois fois supérieure à la normale chez les diabétiques) mais est également un facteur aggravant et de complication de la maladie. En effet, un diabétique atteint de neuropathie (altération des nerfs) ne perçoit pas les douleurs à la marche pouvant lui signaler une possible artérite
Ce qui peut être modifié :
Ce qui ne peut pas être modifié :
► EN SAVOIR PLUS | Prise en charge de l'artérite des membres inférieurs