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AVC

Prise en charge

Introduction

Reconnaitre les signes de l'AVC est essentiel. La survenue brutale d'un ou de plusieurs de ces signes nécessite l'appel immédiat du 15 ou du 112 (numéro européen) pour assurer le transport vers un service hospitalier adapté.

Une prise en charge en extrême urgence permet de réduire le risque de mortalité et de handicap.

L'urgence

La prise en charge en urgence peut être faite par thrombolyse ou thrombectomie.

  • La thrombolyse consiste à désagréger le caillot sanguin par un médicament. Le patient reçoit une injection qui va dissoudre le caillot bouchant l’artère cérébrale.
  • La thrombectomie consiste à retirer le caillot à l’aide d’une sonde.

Quel que soit le traitement, thrombolyse et/ou thrombectomie, le délai d’intervention maximum se situe donc entre 4h30 à 6h suivant le traitement appliqué à l’AVC.

La prise en charge post-AVC

En fonction de la zone du cerveau touchée, une rééducation motrice et/ou orthophonique peut être nécessaire. Elle vise à guider la récupération et à favoriser le retour à une vie normale.

Le cerveau est divisé en plusieurs zones auxquelles sont associées différentes fonctions du corps. Ces zones comprennent : l’aire de l'association, l’aire préfrontale, l’aire du langage (ou aire de Broca), l’aire prémotrice, le cortex moteur primaire, le cortex somesthésique, l’aire auditive, l’aire visuelle, l’aire de Wernickes.

Zones du cerveau
La rééducation orthophonique

L’objectif de la prise en charge orthophonique est d’évaluer puis de restaurer les capacités de communication grâce à des exercices adaptés permettant d’améliorer le langage et/ou la parole, et au besoin proposer des outils pour communiquer par d’autres moyens. L’orthophoniste peut également prendre en charge les troubles de la déglutition et stimuler les capacités cognitives (mémoire, attention…).

La rééducation orthophonique se fait sur prescription médicale. Dans le cadre d’un AVC, elle est couverte à 100% par la Sécurité Sociale. L’orthophoniste détermine la fréquence des séances en fonction de la nature et de la sévérité des troubles. La prise en charge peut débuter dès la phase aiguë de l’AVC et se poursuivre en centre de rééducation (MPR, SSR), et en ville après le retour au domicile. Des progrès sont possibles même après plusieurs années et sont variables d’un patient à l’autre.

La rééducation motrice

En cas de séquelles de la motricité, la rééducation motrice doit débuter le plus tôt possible. Le masseur kinésithérapeute et l’ergothérapeute sont les acteurs essentiels de cette rééducation.

Comme dans la rééducation orthophonique, la rééducation motrice se fait sur prescription médicale et est couverte à 100% par la Sécurité Sociale. Elle peut débuter à l’hôpital et se poursuivre en centre de rééducation et au retour à domicile.

La prévention

Prise en charge médicamenteuse

Les traitements préventifs visent à réduire le risque de faire un nouvel AVC. Après un AVC ischémique, la prise d’un antiagrégant plaquettaire ou d’un anticoagulant permet de réduire le risque de récidive. En effet, ces médicaments réduisent la formation de caillots sanguins qui sont à l’origine des AVC ischémiques.

Néanmoins, la prise de ces médicaments nécessite une certaine vigilance car deux risques principaux co-existent :

  • Le risque de saignement en cas de surdosage
  • Le risque de récidive d’AVC (ou d’AIT) en cas de sous-dosage ou oubli de traitement

Il est important de bien suivre son traitement et les recommandations de son médecin.

Parmi les principaux effets indésirables des anticoagulants peuvent être observés :

  • Saignements
  • Hématomes
  • Vertiges
  • Troubles gastro-intestinaux
  • Douleurs des extrémités

Pour connaitre les effets indésirables, il faut se reporter à la notice du médicament. En cas d’apparition d’effets indésirables, consulter rapidement votre médecin ou votre pharmacien. Il ne faut jamais arrêter son traitement anticoagulant sans consulter son médecin.

En cas de question sur votre médicament, n'hésitez pas à contacter votre médecin ou votre pharmacien. Vous pouvez également vous référer à la notice qui se trouve à l'intérieur de la boite de votre médicament.

Prise en charge générale
  • Tabac

Il n’existe pas de seuil en dessous duquel fumer ne représente pas de risque. L’arrêt complet du tabac est la seule recommandation.

  • Activité physique

L’activité physique joue un rôle important pour réduire une récidive d’AVC. Il est important qu’elle soit quotidienne, d’intensité modérée, d’une durée d’au moins 30 min et adaptée aux possibilités de chacun.

  • Alimentation

Il faut manger équilibré et limiter les matières grasses, le sucre, le sel et l’alcool.

Les démarches médico-sociales

La survenue d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC) peut bouleverser la vie personnelle, familiale et professionnelle.

Les sources d’informations

Les différentes sources d’informations disponibles sont les suivantes :

  • L’assistante sociale : elle peut informer et accompagner pour connaitre et effectuer les démarches nécessaires
  • La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH)
  • Le Centre Communal d’Action Social (CCAS), la mairie
  • Le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique (CLIC)
  • Site officiel de l’administration française : www.service-public.fr.

Concernant la prise en charge financière des dépenses de santé, une demande de prise en charge à 100% (ALD) peut être effectuée par le médecin traitant dans le cas d’un AVC invalidant (avec séquelles). Dans les autres cas, les dépenses de santé sont remboursées par la caisse d’assurance maladie et la complémentaire santé.

Le retour à domicile

Il existe différentes aides permettant de faciliter le retour à domicile :

  • Les aides humaines (ménage, courses, toilettes…)
  • Le portage de repas
  • La téléassistance
  • L’aménagement de l’habitat

La prise en charge financière de ces aides peut être partielle ou complète en fonction de l’âge, du handicap, et des ressources du patient et de sa famille.

La demande peut se faire auprès de la MDPH, du CCAS, de la mairie et du Conseil Régional. Une prise en charge est également proposée par certaines caisses de retraites et mutuelles. Si la personne a plus de 60 ans, une Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) peut être demandée. Dans certains cas, un retour à domicile n’est pas envisageable. Il existe des structures adaptées à la prise en charge des personnes dépendantes (EHPAD). La demande doit être faite par le représentant légal du patient.

L’activité professionnelle

La survenue d’un AVC peut avoir des conséquences professionnelles. Un arrêt de travail est souvent prescrit après un AVC compte tenu d’une fatigue initiale pouvant être invalidante. L’arrêt de travail est remis à la sortie d’hospitalisation et peut être prolongé par le médecin traitant. Pendant cette période d’arrêt de travail, des indemnités journalières sont versées par les caisses d’assurance maladie (durée maximale de 3 ans).

  • La reprise du travail : selon les cas, un aménagement du temps de travail (temps partiel thérapeutique) et/ou du poste de travail sont souvent nécessaires afin de faciliter la reprise (contact auprès du médecin du travail et de l’employeur). Dans certains cas, un reclassement professionnel peut être envisagé.
  • Si la reprise du travail n’est pas possible, une pension d’invalidité peut être demandée auprès du médecin conseil de la sécurité sociale si la reprise du travail n’est pas possible à l’issue de l’arrêt de travail. Elle peut être complétée sous certaines conditions par une Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI). Selon le taux d’incapacité, une Allocation Adulte Handicapé (AAH) peut être attribuée par la MDPH.
La reprise de la conduite

Après un AVC, il est nécessaire de solliciter un avis médical avant la reprise de la conduite automobile. Les potentielles séquelles de l’AVC peuvent parfois altérer les capacités du patient et contre-indiquer de façon temporaire ou définitive la reprise de la conduite. Selon la réglementation (arrêtés du 31 août 2010 et du 20 avril 2012, et article R.412,6 du code de la route), le patient doit prendre contact auprès d’un médecin agréé (liste dans les préfectures) avant de reprendre la conduite.

 

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